L’Exécutif reprend les choses en main

| mar, 01. déc. 2015

L’Exécutif bullois livre ses positions sur les travaux de la task force et le développement de la ville. Il souhaite élargir la commission d’aménagement et engager un nouveau chef de service. La communication avec les citoyens et à l’interne figure au centre de ses préoccupations.

PAR YANN GUERCHANIK

Il y a une année, le Conseil communal de Bulle mettait en place une task force sur l’aménagement de son territoire. Une mesure adoptée afin de désamorcer les vives tensions entre autorités, conseillers généraux et citoyens. En mai dernier, le groupe de travail emmené par un urbaniste indépendant livrait ses conclusions (La Gruyère du 21 mai). Pas de solution toute prête, mais un diagnostic sans concession et des pistes de réflexion.
Restait au Conseil communal d’en faire quelque chose. Lundi matin devant la presse, il a annoncé ses premières résolutions. Au cours d’un long exposé qui aura aussi permis au syndic Yves Menoud, au responsable de l’aménagement Yves Grandjean et à celui de la mobilité Yves Sudan de revenir sur les projets en cours et les différentes problématiques liées à la croissance. Manière de signifier que l’Exécutif n’avait pas attendu la task force. Explications en six points.

Consolider le PAL
Réunis au sein de la task force, les représentants du Conseil communal, de l’association Mobul, de la commission d’aménagement et de l’Association pour la défense d’espaces verts à Bulle (ADEV) ont établi un inventaire de 120 objectifs et mesures. Soit un document de 35 pages (consultable sur le site internet de la commune). De quoi déterminer un cap fédérateur.
Le Conseil communal entend le tenir et puiser dans le lot des propositions afin de consolider le Plan d’aménagement local (PAL) 2012. Ce dernier apparaît comme le pivot argumentatif du Conseil communal dans la crise de l’aménagement. Le syndic l’a relevé: le PAL 2012 a officiellement été confirmé par le canton, il respecte les exigences posées par la nouvelle Loi sur l’aménagement du territoire (LAT). «Néanmoins, il n’est pas statique, explique Yves Menoud. Des mesures de correction sont d’ailleurs en examen préalable auprès des autorités cantonales.»
Entre 2016-2017, les départements de l’administration communale évalueront donc la faisabilité à court terme des propositions de la task force. A partir de 2018, il s’agira de les prendre en compte pour commencer l’élaboration du PAL 2030. Dans l’ensemble, tout le monde s’accorde sur une revalorisation du centre, des espaces verts de qualité, des espaces publics mieux équipés, une mobilité douce favorisée et un trafic plus fluide.

La croissance encore
Le Conseil communal s’en est félicité: il y a eu davantage de convergences au sein de la task force que de divergences. Parmi ces dernières, la croissance de la commune continue de fâcher. D’aucun en appelle même à un moratoire sur les constructions.
Pour l’Exécutif, il s’agit d’accompagner une croissance pour ainsi dire inévitable. «Notre plan d’aménagement est conçu pour une ville de 30000 habitants à l’horizon 2030. Or, l’attractivité de la ville fait qu’on épuise beaucoup plus vite les possibilités de mettre en valeur les terrains définis par le PAL, observe Yves Menoud. Il existe de nombreux facteurs que nous ne maîtrisons pas, comme les taux d’intérêt très bas ou le prix du terrain.»
Le Conseil communal s’efforce en revanche d’agir sur la création d’emplois «pour éviter que Bulle ne devienne une cité-dortoir». Et le syndic de remarquer: «De 2008 à 2012, les emplois ont augmenté de 33%».

Commission élargie
Parmi les mesures immédiates, le Conseil communal souhaite renforcer la commission d’aménagement. Outre les conseillers généraux, celle-ci pourrait être complétée par des experts mandataires et des représentants d’associations. Le but: «Renforcer le rôle d’examen et d’appréciation des projets.» Etant entendu, comme l’ont rappelé les conseillers communaux, que le pouvoir de décision leur appartient.
 Ils le disent d’autant plus aisément que le Parlement fribourgeois vient de refuser une nouvelle fois d’accorder aux législatifs communaux le pouvoir d’adopter les PAL (seule la gauche soutenait le projet). Fribourg et Soleure restent ainsi les seuls à prévoir une compétence exclusive de l’exécutif communal dans ce domaine.
Quoi qu’il en soit, Bulle considère plus que jamais la commission d’aménagement et les associations citoyennes com­me des «partenaires». Qu’en pense la commission en question? Pas grand-chose pour le moment. «On nous a prévenus qu’une conférence de presse traiterait d’aménagement, mais on ne nous a rien dit sur son contenu», s’étonne son président Martin Rauber.

Communiquer mieux
C’était l’un des constats les plus cinglants de la task force: la commune souffre d’un déficit de communication. Des informations qui passent difficilement, même à l’interne… Pour y remédier, la commune engagera un chargé de communication dès l’année prochaine. Différentes actions seront alors envisagées, comme une plate-forme permanente d’informations, accessible en ligne et dans un espace permanent réservé à l’ensemble des projets de développement. Pour cette conférence de presse par ailleurs, le Conseil communal s’est offert les services de deux communicants lausannois.

Un nouveau chef
Si le Conseil général valide l’enveloppe budgétaire 2016, l’Exécutif prévoit encore l’engagement d’un nouveau chef de service afin de renforcer les départements techniques. Voilà qui devrait permettre à l’architecte de ville Eric Pichonnaz de se consacrer davantage à la planification. La gestion de projets au quotidien et celle liée à la vision stratégique seraient ainsi mieux séparées.

Culture participative
Le Conseil communal veut poursuivre l’utilisation de mandats d’études parallèles (MEP), en particulier en ce qui concerne les projets à grands enjeux. Il entend également faire davantage appel à des processus participatifs, de manière à élever les exigences esthétiques et architecturales et ainsi mieux harmoniser les quartiers.
A ce propos, le syndic lance un appel à la création d’associations de quartier. «Nous avons besoin de répondants.» Des membres de certaines associations de quartier pourraient, par exemple, intégrer la commission d’aménagement, voire intervenir dans le cadre d’un MEP.

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