Ecoutez ces jeunes!

Ce lecteur félicite l’engagement des jeunes pour le climat et dénonce un système politique «sclérosé».

Des milliers de jeunes dans les rues, cela n’a pas l’air d’être suffisant, au vu des virulentes réponses des gens restés chez eux, prêts à dégainer le sacro-saint nom de «démocratie». Engagez-vous, qu’ils leur dirent. Faites de la politique et vous pourrez changer les choses. Tant de liberté pour un si beau pays. Chacun peut faire changer les choses à sa guise. Ce contrat possède cependant quelques clauses superficielles…
Le jeune, seul, doit affronter des Goliath polycéphales aux racines ancestrales que l’on nomme «partis», ces tremplins tout bien codifiés, tout bien cadrés, tout bien polis par les manœuvres de coalition. On rira de ce nouveau David illégitime, sans diplôme de droit ni titre patronal. Relégué dans les bas-fonds de l’opinion, rangé dans sa case d’idéaliste gauchisant, bonne chance à lui pour se faire une place, surtout lorsque la majorité de son électorat est trop jeune pour voter. Ce que font ces jeunes, c’est un engagement politique, un cri d’urgence. Le cursus honorum pour un avis qui sera négligé, ce n’est plus une possibilité envisageable. J’en appelle à votre bon sens. Le système est sclérosé dans une tradition qui l’autoconforte. Cette illusion de liberté pousse à l’inaction, nous mettant toujours face à la possibilité de nous prendre le mur de verre de l’édifice que l’on nomme «démocratie». Si c’est l’engagement politique que vous cultivez, écoutez celui de ces jeunes qui, au-delà du problème climatique, révèlent un gros problème politique. Bastien Racca, La Tour-de-Trême

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