Cette votation entraîne bien des polémiques depuis quelques jours. Les échanges sur Facebook en deviennent même vulgaires et on pourrait se sentir l’ennemi de tout le monde. Je suis présidente du Groupement des commerçants Bulle - La Tour-de-Trême. En Suisse, Fribourg est un des deux cantons non autorisés à ouvrir plus tard le samedi. J’ai cherché les différences que notre canton pouvait avoir avec les autres au niveau du commerce, du mode de vie, des habitudes d’achats: je n’en ai pas trouvé. On ne peut pas être un îlot au milieu de la Suisse. L’exception ne génère pas l’harmonie. Par contre, les visiteurs semblent toujours très étonnés et déçus de notre 16 h le samedi: la ville se vide. Et pourtant, Bulle a un potentiel énorme! Nous sommes la porte d’entrée de la Gruyère. On ne peut pas se dissocier du tourisme de passage: les commerçants font partie de cette chaîne avec les cafés, les restaurants pour qu’il y ait une vie en ville. Le monde attire le monde. Nous sommes une des vitrines économiques de notre ville, ne l’oublions pas. Evidemment, petits commerçants que nous sommes, il est quelquefois difficile de s’insérer dans un projet collectif, mais on ne peut pas espérer le succès sans quelques contraintes. Si on se soutient et que l’on maintient un centre-ville actif et vivant, il en va aussi de la pérennité de nos commerces. Ces soixante minutes que l’on réclame, c’est une autorisation. Cette demande d’heure en plus est contrée par «plus de vie famille», «abus des conditions de travail». Ce qui laisse entendre une fois de plus que dans les autres cantons, ils sont exploités! Je conclurai avec une note personnelle… J’ai travaillé comme infirmière pendant vingt ans à 100% avec les horaires que l’on connaît. Je suis mariée et mère de deux enfants. Et j’ai survécu! Alors non, cette petite heure du samedi ne m’effraie pas plus que ça. Valérie Schmutz, présidente du GCBLT, Bulle