Distinguer faits scientifiques et croyances

En réponse à une tribune libre parue jeudi dans ces colonnes.

Une récente tribune libre m’a interpellé. Sa rédactrice revient sur les remous provoqués à l’Université de Fribourg par une professeure ayant parlé de l’homosexualité comme résultant de traumatismes de l’enfance pouvant être soignés. Contester cette position briderait le droit de s’exprimer en la matière… Chère Madame, pensez-vous que d’être gaucher ou gauchère est un choix de vie, comme c’est le cas, apparemment de votre point de vue, de l’homosexualité? Par le passé, les gauchers ont été contraints de se «corriger». Je pense peu utile de préciser que cette position n’est plus beaucoup partagée… De la même manière, le suprémacisme aryen est passé de prétendu fait scientifique nazi à une croyance obsolète, même si celle-ci persiste et peut parfois reprendre vie dans les actuels discours populistes réducteurs. Une Faculté de théologie, et celle de Fribourg en est une éminente, est la mieux placée pour savoir l’importance de distinguer le fait scientifique de la croyance, populaire ou religieuse. Tous deux sont respectables et ont leur place dans nos sociétés. Ils n’ont cependant pas le même statut. Réclamer cette clarté ne m’apparaît pas être une restriction à notre liberté d’expression. Et établir un lien causal direct entre la manifestation fribourgeoise et le référendum au sujet de la norme anti-homophobie retirée du projet de loi fédérale en la matière me semble convoquer une autre théorie en vogue, celle du complot… Cela étant, je pense que beaucoup des tensions actuelles résultent de nos pans d’ignorance et des difficultés que nous éprouvons à nous écouter sans trop d’a priori. Puisque nous habitons le même village, je vous invite volontiers à parler directement de ces objets autour d’un café dans un établissement tourain. Au plaisir de vous rencontrer peut-être. Marc Wicht, La Tour-de-TrêmeTribune libre

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