L’ouverture d’une nouvelle bibliothèque est toujours une bonne nouvelle. Ce qui l’est moins, c’est que le mot bibliothèque soit toujours et encore associé au bénévolat. Pourquoi, en 2019, une bibliothèque qui ouvre ses portes doit encore employer du personnel bénévole peu ou mal formé? Ce n’est pourtant pas le manque de professionnels qui pose problème puisque plusieurs agents en information documentaire (un CFC obtenu en trois ans d’études) sont formés chaque année dans le canton. La volonté du public, des enseignants et des lecteurs est là pour la création de nouvelles structures. La seule chose qui manque est une volonté politique commune et cohérente. Contrairement à d’autres, le canton de Fribourg n’est pas doté d’une loi concernant les bibliothèques publiques ou scolaires, mais uniquement de directives peu contraignantes pour les communes, seules responsables de leur bibliothèque. Chaque commune fait donc comme bon lui semble et s’arrange au mieux avec la loi scolaire par exemple. Depuis quinze ans, je suis responsable d’une bibliothèque associative fonctionnant de manière bénévole depuis vingt-sept ans. La structure profite aux habitants de toute la région ainsi qu’aux élèves de plusieurs cercles scolaires. Malgré une reconnaissance du bon travail accompli, on est encore bien loin d’une vraie reconnaissance avec un statut de professionnel. Bénévole, une bien jolie fonction qui remplit le cœur de joie, mais laisse les prévoyances vieillesse orphelines de cotisations et cela depuis plus de quinze ans pour moi et bien plus encore pour d’autres. Tout le monde reconnaît l’utilité et le bien-fondé des bibliothèques alors pourquoi, lors de leur création, ne pas engager du personnel formé et dûment salarié? Florence Maillard, La Poche à livres, Sorens