Les coûts seront reportés sur les parents-citoyens

A propos de l’ordinateur per­son­nel dans les collèges du canton.

Depuis des semaines, le sujet anime les collèges fribourgeois: à l’automne 2020, les étudiants devront obligatoirement acheter un ordinateur personnel pour entrer en 1re année (projet BYOD). Sans ouvrir le débat «pour ou contre le numérique à l’école» – sujet qui n’a rien à voir avec BYOD – faisons trois constats: 1) La Direction de l’instruction publique impose BYOD sans concerter les enseignants. A la question «comment instaurer des cours de programmation pour les gymnasiens sans impacter les finances cantona-les?» on a répondu: «BYOD, c’est-à-dire reporter les coûts sur les familles avec enfants en formation». 2) BYOD est un non-projet. Aucune plus-value évidente n’est démontrée par branche d’enseignement. Pour 2019, des cours spécifiques de formation continue étaient annoncés: on les attend. 3) La question de santé publique n’est pas abordée. Partout, on s’interroge sur la nocivité des écrans et des ondes; chez nous, on expose sans hésiter la jeunesse encore plus aux rayonnements.
Posons trois questions:
1) Pourquoi ne pas équiper de nouvelles salles d’informatique dans nos collèges?
2) Avec BYOD, l’écolage des élèves de 1re année est multiplié par quatre (de 300 fr. à 1200 fr.). Respecte-t-on l’art. 65 de la Constitution cantonale qui dit que «l’Etat assure la formation secondaire supérieure, gymnasiale et professionnelle. Ces formations sont accessibles à chacun en fonction de ses aptitudes et indépendamment de sa capacité financière»?
3) Une question écrite (député Jelk) est pendante au Grand Conseil sur les enjeux du BYOD. Le Conseil d’Etat aurait déjà dû y répondre. Pourquoi une telle attente si le projet est abouti?
Alors que l’intendance peine, on croit que, sans moyens, «l’infanterie suivra». Quand un Etat rechigne à assurer – même en partie – l’une de ses fonctions prioritaires, en l’occurrence le financement de la formation, et qu’il en reporte les coûts sur les parents-citoyens, on affaiblit l’institution, on crée des disparités et, à terme, on favorise l’exclusion.
Serge Rossier et Serge Castella, enseignants au Collège du Sud

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