Quel avenir pour le Grand Chalet?

| jeu, 28. juin. 2012
Le Grand Chalet
La commune et la famille de Balthus sont en discussion pour assurer la pérennité du chalet aux 113 fenêtres. Rossinière craint de voir partir l’importante bâtisse en mains privées, ce qui la dépouillerait de ses liens intimes avec le peintre.

PAR SOPHIE ROULIN

«Nous avons un accord écrit de la famille pour aller de l’avant. Mais il y a encore beaucoup de choses à négocier.» Jeudi soir, devant le Conseil communal (Législatif) de Rossinière, le syndic Jean-Pierre Neff a fait un état des lieux des discussions menées autour du Grand Chalet.
«La famille est en souci: elle se rend compte que ce bâtiment, inscrit au patrimoine national, est un gros bateau.» Un souci que partage la commune de Rossinière. «Certaines restaurations seront nécessaires à terme et notre idée est de garantir la pérennité de ce témoin important de notre patrimoine.» Jointe par téléphone, la comtesse Setsuko Klossowski de Rola, veuve du peintre, ne souhaite pas s’exprimer: «Des discussions délicates sont en cours. Il est prématuré d’en dire davantage.»
Lié à l’avenir de la gare
Rossinière aimerait éviter que l’objet soit revendu à un privé. Or, elle n’a pas les moyens de reprendre seule l’importante bâtisse. Elle penche donc pour qu’une collectivité publique ou une fondation – «la forme juridique est encore à définir» – la rachète. «Notre volonté est de maintenir un lien entre le Grand Chalet et le peintre Balthus, qui est un élément majeur d’attractivité pour notre village, ajoute Jean-Pierre Neff. Une partie de la maison pourrait encore être habitée par la famille du peintre. Mais certaines parties, notamment la salle d’exposition du sous-sol, pourraient être valorisées et ouvertes au public.»
La commune ne souhaite pas faire du Grand Chalet un musée. «L’idée serait plutôt d’avoir un endroit vivant, où se développent des activités», précise encore le syndic.
Ces discussions ne sont pas nouvelles (La Gruyère du 13 octobre 2011). Mais les choses se précisent puisque l’avenir du Grand Chalet est intimement lié au plan partiel d’aménagement (PPA) de la gare. Actuellement en phase finale de réalisation, il devrait aboutir d’ici la fin de l’année. «Tout est imbriqué: le pré du Grand Chalet fait partie de ce PPA, poursuit le syndic. Et ce PPA concerne l’implantation d’un centre multifonctionnel qui abritera non seulement des services communaux, mais aussi des locaux d’exposition pour l’ACAAT.»
Un intérêt de l’EPFL
Fondée autour de Pierre Frey, professeur à l’EPFL, l’Association pour un centre architecture anthropologie et territoire (ACAAT) espère en effet s’implanter à Rossinière pour exposer les 680 maquettes d’architectures vernaculaires, réalisées par des étudiants entre 1962 et 1992. «L’EPFL n’a d’ailleurs pas caché son intérêt pour le Grand Chalet, en tant que témoin des savoir-faire locaux», note encore le syndic. L’école se trouve ainsi impliquée dans les discussions.
Et même si tout le monde semble sur la même longueur d’onde pour l’avenir du chalet aux 113 fenêtres, restera encore à trouver un financement pour assurer sa reprise, puis son entretien et sa valorisation…

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