Avec Le cœur de l’Angleterre, Jonathan Coe se demande comment son pays en est «arrivé là».
Sur fond de Brexit et de société qui se referme sur elle-même, son livre reste avant tout un roman virtuose.
ÉRIC BULLIARD
Rien de plus puissant que la fiction pour éclairer la réalité. Et, dans le genre, peu d’auteurs se révèlent aussi brillants que l’Anglais Jonathan Coe. Avec Le cœur de l’Angleterre, il retrouve les personnages de la famille Trotter, qui ont vécu les années 1970 dans Bienvenue au club (2002), puis l’entrée dans le nouveau millénaire (Le cercle fermé, 2006). Quelques années plus tard, les voici emportés par la tourmente du Brexit.
Nul besoin d’avoir lu les précédents pour se régaler de ce roman foisonnant, qui se déroule sur huit ans, de 2010 à 2018. Au centre du livre, cette…