A propos de la pratique du chant à l’école.
«L’école renonce à la pratique du chant individuel et en chorale jusqu’au 30 novembre.» Non, je n’ai pas rêvé, c’est bien ce que j’ai appris en retournant travailler la semaine dernière, afin de préparer mon retour en classe. J’ai d’abord cru à une plaisanterie, mais l’un de mes collègues m’a expliqué qu’il s’agissait de nouvelles directives en vigueur depuis le 2 novembre, pour les classes de la 1H à la 11H. Une chose est sûre, l’école est vraiment en train de «déchanter».
Cette nouvelle directive est pour moi la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Nous n’avons plus le droit de chanter. Quelle claque pour l’amoureuse de la musique que je suis! Cette pratique fait partie de la vie de tous les jours avec de jeunes enfants. Ce sont des moments de joie et de partage, qui permettent entre autres de créer des liens école-famille. Combien de parents me disent entendre leurs enfants interpréter les chansons apprises en classe et les réciter sur le chemin de l’école ou dans le bus?
Au nom de quoi nous permettons-nous de leur interdire cette pratique dans le lieu où ils passent la majorité de leur enfance? Ne me dites pas que le fait que des élèves chantent augmenterait les risques d’attraper le Covid! Si tel est le cas, empêchons-les de rire pendant que nous y sommes. J’espère de tout cœur que cette mesure, qui n’a pour moi aucun sens, tombera aux oubliettes rapidement et que de nombreux chants d’enfants retentiront dans vos familles durant la période de l’avent.
Le monde que nous offrons à nos jolies têtes blondes n’est pas celui dans lequel j’aurais voulu grandir. Pensons à eux aussi, à ce que nous leur volons, à ce que nous les empêchons de vivre dans un bel état d’esprit, à ce qui pourrait leur manquer pour s’épanouir. Ils sont notre avenir, notre monde de demain.
Laëtitia Haberkorn-Rolle, Riaz